Parfois, comme dans la vie, les couleurs se mélangent de manière inattendue : c’est un peu l’histoire de cette laine là (et de beaucoup d’autres de mes écheveaux…).
Chaque étape du processus de création d’un écheveau offre de nouvelles opportunités pour les couleurs et les matières de révéler une facette différente de leur nature.
La laine Falkland (issue de moutons du même nom et originaire des Iles Malouines), une laine délicate dont j’affectionne particulièrement la douceur et la tenue a servi de base à cet écheveau.
De la lavande, du romarin -tout droit venus de mon jardin- , de la bruyère et du bois de campêche pour la teinture ; quelques heures de baignade et de repos avant de découvrir des tons de verts tirant plus ou moins sur le jaune ou le beige et une sorte de rose grenat un peu fané…

Puis vient le temps du lavage et séchage et enfin, celui du mélange. Le principe est simple, on dépose sur le plateau de la cardeuse à rouleaux les mèches de couleur qui vont être happées par un premier rouleau et transmises à un second tambour autour duquel elles vont amoureusement s’étirer et s’enrouler…
Une fois le rouleau plein, on découpe précautionneusement la cardeuse de la nappe ;
et on prépare les mèches pour les filer…
… Quelques heures plus tard, Vanille-Cassis était né !
J’aime sa substance, ses nuances et son toucher moelleux…
J’aime le processus de découverte, d’exploration, de tâtonnements que la teinture végétale appelle et le fait que le résultat final soit souvent difficile à prévoir.
J’aime découvrir la beauté inédite d’un écheveau, sa façon d’attraper la lumière et de réagir à mes mains…
Vous l’aurez compris, la laine et moi, c’est une histoire d’amour.