Fighting for joy… #2 – Enjoy the process !

Les bonnes choses prennent du temps. Il paraît.

Et si en ce moment pour moi cela ressemble un peu à « Un pas en avant, Trois pas en arrière » ; dans cette phase de construction de mon activité, j’apprends beaucoup sur moi-même. Et même si parfois je me passerais bien de cette sorte de découverte de qui-je-suis-vraiment en version accélérée, je suis de plus en plus convaincue qu’elle est nécessaire.

Mon mari (encore lui) a fait une très belle remarque avant-hier soir : nous discutions avec deux proches amis de la situation d’une organisation dont nous ne savons pas encore très bien quelle direction elle va prendre et quel sera notre rôle dans son évolution et alors que nous faisions part de nos interrogations à un groupe plus élargi, une relation -bien intentionnée- nous a fourni un plan « clé en main » pour nous aider à aller de l’avant…

Et mon V de dire : « C’est très bien tout ça mais je n’ai aucune envie que l’on me prive de mon processus ».

Et voilà. Le chemin qui semble le plus court maintenant n’est peut-être pas l’option la plus judicieuse à long terme (demandez au petit chaperon rouge… ah non, c’est le contraire, elle, elle aurait mieux fait de prendre le chemin le plus court pour arriver avant le loup et empêcher que sa grand-mère soit dévorée… Bref.)

Faire le choix du rapide/tout de suite/maintenant plutôt que celui du processus qui s’inscrit dans la durée a souvent un prix.

Et ça n’est peut-être pas vrai pour tout mais concerne quand même beaucoup de choses dans la vie.

Par exemple, vous préférez le boeuf bourguignon qui a mijoté 5h ou celui cuit en 30 min à la cocotte minute ? (malgré tout l’amour que je porte à ma cocotte).

Vous avez déjà habité dans un immeuble éco-responsable construit en moins de 8 mois ? Moi oui… et je n’ai jamais payé de charges aussi élevées de toute ma vie.

Vous connaissez la différence entre planter dans son jardin un olivier centenaire et un olivier de 3 ans ? Environ 300€ (au bas mot).

Quand j’ai repris le tricot, dont j’avais appris les bases pendant mon enfance avec ma maman, je m’y suis remise seule : à l’époque, les tutos YouTube n’existaient pas encore (j’ai plus de 35 ans :)) et j’ai dû apprendre comme une grande que si on disait d’un rang de retour qu’il devait être tricoté à l’envers, cela voulait simplement dire que toutes les mailles devaient être tricotées à l’envers (et pas que tout le motif du rang précédent devait être tricoté en lisant les explications à l’envers…).

Ça m’a pris des heures, j’ai tricoté, détricoté, retricoté, détricoté, retricoté,… jusqu’à ce que je comprenne enfin… et croyez-moi, depuis ce jour je ne me suis plus jamais posé la question.

Même si je ne nie pas que cela soit merveilleux de pouvoir s’appuyer sur les découvertes ou expériences des autres pour avancer plus vite, je m’aperçois que je ne suis peut être pas si intéressée que ça pour obtenir un kit prêt à l’emploi qui m’évitera la joie du processus.

Et sa beauté aussi.

Lors d’une visite dans le jardin de mon oncle (petite merveille de permaculture urbaine au passage -le jardin, pas mon oncle) j’ai été interpellée par la section bonsaïs et le temps qu’il a visiblement passé à prendre soin de ces trésors.

J’ai trouvé une définition qui résume bien ce processus je pense :

« L’art du bonsaï consiste à miniaturiser harmonieusement des arbres mis en pot, d’où son nom, bonsaï, qui signifie « arbre en pot ». Cependant, cet art n’est pas qu’une contemplation de la nature miniaturisé.

Il demande une implication personnelle ; il s’agit de tout un travail, respectueux des lois de la nature. Le bonsaï peut-être comparé à une sculpture vivante en constante évolution. Il demande à être régulièrement rempoté dans un mélange terreux exigé par l’espèce, à être fréquemment taillé, en période végétative, à être nourri en engrais, à recevoir des arrosages dosés et à être situé dans des lieux où il s’épanouira.

Qu’il soit planté en solitaire, en forêt ou en paysage, le bonsaï réussit ce paradoxe de créer une immensité dans un petit espace. Il permet ainsi une évasion de l’esprit. »

Je ne veux pas être privée de mon processus.

Et peut-être que parvenir à mon objectif va me prendre des années… à moins qu’il n’existe pas pareille chose et que c’est ce qui est formé en moi au long de la route qui se trouve être le véritable objectif.

En tout cas, je veux être de ceux qui auront pris le temps d’admirer le paysage.


4 thoughts on “Fighting for joy… #2 – Enjoy the process !

  1. Isa

    Ah je l’aime ce post… merci Céline ! Apprécier le chemin… renoncer à l’urgence de trouver une solution ou une réponse immédiate… tout à fait ce que j’avais besoin de lire ce matin ! Bonne route à toi et qu’elle soit belle ! Bisous depuis la Suisse !

  2. jane

    Coucou Céline,
    Comment vas tu ?
    Je te suis , je trouve ton travail remarquable , ton site est magnifique et moi qui ai comme toi la passion du tricot et de la laine, je suis émerveillée !
    Il faut continuer cest superbe !
    Comment vont tes enfants et ton mari?

    Jane , maman de romane , germaine Tillion

  3. Tricotencours_

    Merci Zazou !! Bonne route à toi aussi et des bisous du Sud !

  4. Tricotencours_

    Merci Jane pour tes si gentils et encourageants retours, ça me touche beaucoup !
    Toute la famille va bien, les petits comme les grands… Toujours en marche ! 🙂 Et comment vont les lyonnais ?
    Bises !

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